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CÉRÉALES De nombreux défis à relever d’ici 2040

Lors d'une table-ronde à l'occasion de la convention de l'ANMF, le 16 juin, Stéphane Jézéquel directeur scientifique d'Arvalis, Laurent Guerreiro, DG de RAGT Semences, et Alexis Flipo, DG de Terrena meunerie, ont abordé les apports de la science pour relever les défis de la filière blé à l'horizon 2040.

La filière céréalière doit mobiliser tous les leviers, notamment la sélection variétale et l’agronomie, pour répondre aux défis climatiques, environnementaux, sanitaires, nutritionnels et économiques de demain.

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« Malgré des marges historiquement faibles, car les meuniers n’ont pas répercuté l’ensemble des hausses des coûts de production sur la farine, la filière doit continuer de s’adapter pour relever les nombreux défis qui l’attendent d’ici 2040. » C’est ce que soulignait Jean-François Loiseau, président de l’ANMF (Association nationale de la meunerie française), le 16 juin dernier, lors de la convention de l’organisation, intitulée « Défi blé 2040 ». La planète comptera alors un milliard d’habitants en plus à nourrir. La demande en blé sera croissante avec des contraintes climatiques en hausse.

Multiplicité des cahiers des charges

Conserver une bonne qualité sanitaire dans un contexte de réduction des produits phyto et de durcissement de la réglementation (mycotoxines, métaux lourds…) est un autre défi, tout comme celui de répondre aux attentes du consommateur, multiples et parfois contradictoires, et à celles du gouvernement travaillant sur un PNNS (Programme national nutrition santé) pour lutter contre l’obésité, le diabète… La multiplicité des cahiers des charges qui en découle engendre des coûts pour la filière. S’y ajoute la nécessité de décarboner. La chaîne agricole et alimentaire, qui émet 170 Mt équivalent CO2, devra diviser ses émissions par trois au moins d’ici 2050 : -46 % pour la production agricole et tendre vers zéro pour tous les autres maillons. Intercéréales planche déjà sur un plan d’actions.

S’accorder sur les objectifs

Face à tous ces défis de taille, pour faire avancer les choses le plus vite et efficacement possible, « il faut que tous les acteurs s’accordent sur ce à quoi on veut arriver en 2040 pour la filière en termes de carbone, d’utilisation des phytos, de l’eau, de qualité du blé… », avertit Stéphane Jézéquel, directeur scientifique d’Arvalis. Ensuite, la première solution repose sur la sélection variétale. « Mais il faudra changer de paradigme, prévient Laurent Guerreiro, DG de RAGT Semences. Le système d’inscription actuel ne permet pas l’émergence de variétés de blé ayant des caractéristiques d’adaptation intéressante. » Le défi est également d’intégrer dans une même variété différents critères parfois antagonistes. Cela passerait-il par la possibilité d’utiliser de nouvelles technologies de sélection comme les NBT ? « Actuellement, la limite à l’utilisation de cette technologie est le manque de connaissances sur le génome du blé, notamment la localisation des gènes d’intérêt. » Mais il ne faut pas la mettre de côté. L’ANMF défend d’ailleurs cette technologie à Bruxelles.

Viabilité économique

La sélection variétale n’est pas la seule réponse. L’association d’espèces en est une autre à explorer. Beaucoup de R&D sera donc nécessaire. Mais si la technique est primordiale, il ne faudra pas occulter l’aspect économique. « Les conséquences des nouvelles solutions devront être mesurées avant de les mettre en œuvre », souligne Laurent Guerreiro. « Nous n’arriverons à relever tous ces défis que si les différents acteurs de la filière travaillent ensemble », conclut Alexis Flipo, DG de Terrena meunerie.

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